Cela fait plus de trente ans que je suis fidèle aux santons de la maison Marcel CARBONEL.
Cette maison installée à Marseille depuis 1935 continue de produire des santons de très grandes qualités. Au fil du temps j'y ai bien ajouté quelques santons ESCOFFIER et ARTERRA.
C'est sur le site de cette entreprise que j'ai pris les renseignements suivants:
les Santons de Provence
"L'histoire des peuples se nourrit de récits que la tradition enjolive. Les santons de Provence témoignent des traditions des gens d'ici. D’une crèche à l’autre, les sujets se retrouvent marqués par les détails de leur « géniteur » qui assure la descendance au gré de son humeur créative. C’est ainsi que les vieux métiers demeurent dans la tradition santonnière qui s’est également nourrie de la verve colorée de la Pastorale. Qui sont-ils ?
L’ange, messager de la naissance: en Provence, le céleste s’adapte à l’imagerie populaire. Le plus célèbre est l’ange Boufareu, celui qui souffle, tient une trompette et guide la population vers l’étable.
Marcel Carbonel a pensé également à l’ange debout qui symbolise Dieu auprès de Jésus. Et la tête d’ange et les angelots doubles veillent sur l’enfant.
La Vierge, assise ou à genoux, est la jeune maman en contemplation auprès de "l’enfantoun". Joseph, le papa est dans une robe de bure également à genou. L’enfantoun, à la grâce modeste, couché sur la paille et vêtu d’un simple lange, était en cire avant d’être en argile ; cette matière rappelait la divinité venue parmi les hommes.
La Vierge, assise ou à genoux, est la jeune maman en contemplation auprès de "l’enfantoun". Joseph, le papa est dans une robe de bure également à genou. L’enfantoun, à la grâce modeste, couché sur la paille et vêtu d’un simple lange, était en cire avant d’être en argile ; cette matière rappelait la divinité venue parmi les hommes.
L’aveugle, issu de la Pastorale Maurel, élégamment apprêté avec un spencer bleu gansé de jaune, s’appuie sur l’épaule de son fils et recouvre la vue devant l’étable de Jésus.
Bartoumieu, personnage sympathique et comique de la Pastorale, affiche un air bonhomme à l’allure négligée grâce à l’exercice habile de modelage et des couleurs vives.
La bohémienne est aussi une pionnière de la crèche qui est arrivée en 1820. Sa présence atteste que la Provence est une terre d’accueil. Un enfant dans les bras, le foulard gracieusement noué, un tambourin dans l’autre main et une jupe aux plis multiples, autant de détails qui manifestent la facture du santonnier.
Le Ravi fait partie des «anciens» et illustre le personnage naïf reconnaissable entre tous avec les bras levés au ciel en apprenant la naissance.
Le berger, un des premiers santons, se multiplie : il sera jeune, à genou, vieux pâtre au regard sage, couché et attendant, ou encore accompagné d’un mouton.Les animaux tels l’âne et le bœuf, mais aussi les moutons donnent le ton à la scène pastorale.
Les rois mages, somptueusement vêtus, contribuent à cette atmosphère féerique. Melchior, c’est le roi maure avec un magnifique turban sur la tête et un fastueux ciboire dans les mains. Balthazar appelé, par opposition, le roi blanc, a une cape violette brodée d’or. Gaspard, le roi à genou porte un coffret de pièces d’or.
Le petit peuple: Ils sont encore très nombreux et ne peuvent tous répondre présents. Quelques noms évocateurs rappellent la faconde de Marcel Carbonel à peindre ces femmes et ces hommes, ambassadeurs du terroir méridional. Tous et chacun composent un merveilleux tableau qui sera accompli avec compétence et goût par des amateurs de crèches, les «architectes» de Noël.
... La Comtadine aux fruits rouges demandée par le Comtat Venaissin, la femme à la bassinoire, la femme au savon, la marchande de rubans, la femme aux limaçons, la femme à la lavande, la marchande de citrons… autant de sujets où les détails minutieux racontent le quotidien familier et chantent les couleurs d’une Provence animée.
Marius trouve certainement ses origines dans Alphonse Daudet et rappelle ce Tartarin au verbe facile. Le mineur fut demandé à Marcel par les Houillères de Provence. St François d’Assise, à la robe de bure aux plis bien dessinés, retrouve l’univers de la crèche. Il est le saint patron des santonniers. L’homme à la cruche, le tonnelier, le bourrelier, le gitan à la guitare, le marchand de marron, le vitrier dont la voix retentit dans les rues… illustrent cette population active.LA FABRICATION
Le Moulage de l'argile au biscuit:
L'art du santonnier est populaire, art simple, sincère et authentique dans son inspiration, rudimentaire dans sa technique pour laisser s'exprimer toute la richesse de l'imaginaire, le santonnier est habile, observateur, créatif, inspiré. De la glaise et des mains, puis du pinceau, surgit le réel à la rencontre de la légende, et naît le santon figé dans l'attitude qui le distingue et le rend digne de rejoindre le petit peuple de la mythologie provençale. S'enflamme alors la poésie avec l'inspiration. Elle se nourrit de mille détails observés, engrangés. Long temps de l'observation qui lentement imprime dans le souvenir du santonnier ce moment, ce regard, ce geste, l'harmonie des tissus. Une quête ininterrompue, à la manière des poètes improvisateurs dont les promenades expertes permettaient de fixer en images et en rimes la vie des gens qui entraient ainsi dans leur légende. L'estampage et le moulage
Ensuite vient l'étape de la réalisation du moule en plâtre puis de la reproduction à l'aide de ce même moule, tel qu'elle est pratiquée depuis la naissance de l'art santonnier. L'estampage consiste à appliquer l'argile dans le moule. Comme toutes les étapes de la fabrication du santon, celle-ci est manuelle. Vient ensuite le pressage de l'argile entre les deux parties du moule.
L'ébarbage
Des gestes de toujours, qui unissent l'artiste à l'artisan. Des gestes lents, délicats, simples, si proches de l'image qu'ils veulent faire naître. Le sujet s'affine, prend vie... A l'aide de son outil, le mouleur élimine avec précision la trace de la jonction (dite "couture") des deux parties du moule. Il retouchera ici un évidement, ajoutera là l'anse d'un panier ou la baguette d'un tambourinaïre avant la cuisson de la pièce que précédera un temps de séchage nécessaire.
La cuisson
Elle prolonge et conclut ce patient travail. La cuisson dure 24 heures. Un temps de préchauffage afin que l'eau s'évapore complètement, un bref passage à 980° puis un lent refroidissement jusqu'à ce que l'on puisse sortir les pièces, appelées "biscuits", du four sans qu'elles éclatent (et sans se brûler !).
LA COULEUR
La fabrication des gouaches
Les pigments sont broyés à l'eau avec des colles arabiques. Les gouaches constituent une gamme unique, préservée...Chaque sujet possède sa propre palette et un modèle de référence, respectant la fidélité du modèle original.
La gouache, même si elle suppose quelques précautions dans la manipulation des sujets sur laquelle elle est appliquée, offre une profondeur de couleur impossible à obtenir avec tout autre peinture (acrylique, par exemple). Elle est appliquée au pinceau, en une seule couche...
la Décoration
Les pigments sont broyés à l'eau avec des colles arabiques. Les gouaches constituent une gamme unique, préservée...Chaque sujet possède sa propre palette et un modèle de référence, respectant la fidélité du modèle original.
La gouache, même si elle suppose quelques précautions dans la manipulation des sujets sur laquelle elle est appliquée, offre une profondeur de couleur impossible à obtenir avec tout autre peinture (acrylique, par exemple). Elle est appliquée au pinceau, en une seule couche...
la Décoration
Les teintes sont délicatement posées sur l'argile cuite. Lent et minutieux ouvrage de la vie. Par série, par couleurs.
Les visages s'expriment, les drapés s'affinent, les corsages se parent des couleurs de la Provence. Une farandole de fleurs, de fruits, de légumes, de poissons éclate au soleil.
S'enflamme alors la poésie avec l'inspiration. Elle se nourrit de mille détails observés, engrangés. Long temps de l'observation qui lentement imprime dans le souvenir du santonnier ce moment, ce regard, ce geste, l'harmonie des tissus. Une quête ininterrompue, à la manière des poètes improvisateurs dont les promenades expertes permettaient de fixer en images et en rimes la vie des gens qui entraient ainsi dans leur légende."
Les visages s'expriment, les drapés s'affinent, les corsages se parent des couleurs de la Provence. Une farandole de fleurs, de fruits, de légumes, de poissons éclate au soleil.
S'enflamme alors la poésie avec l'inspiration. Elle se nourrit de mille détails observés, engrangés. Long temps de l'observation qui lentement imprime dans le souvenir du santonnier ce moment, ce regard, ce geste, l'harmonie des tissus. Une quête ininterrompue, à la manière des poètes improvisateurs dont les promenades expertes permettaient de fixer en images et en rimes la vie des gens qui entraient ainsi dans leur légende."
Quelques livres pour illustrer ce sujet avant de vous présentez la crèche de la Pita Figa, qui ne sera organisée que demain ou lundi: la neige ne nous permet pas encore de trouver de la mousse, vous savez celle qui sent l'humus...
Votre article est passionnant. Les santons provençaux sont superbes et je vous remercie d'évoquer l'histoire de tous ces personnages ainsi que la technique de leur fabrication. J'ai hâte de voir la photo de votre Crèche!
RépondreSupprimerAnne
La première fois que je suis allée chez un santonnier, c'était 1967, à St Cannat (13) et l'on dit aujourd'hui qu'il est l'un des derniers grands santonniers. Donc, j'ai commencé ma crèche avec des Cannut. Ensuite comme vous Martine, j'ai continué avec des Carbonnel...
RépondreSupprimerLes couleurs sont magnifiques, il y a des bleus, des jaunes, les habits des rois-mages, les détails, c'est splendide.
Je possède également des miniatures, le pêcheur, la femme à la cruche, le couple de vieux, avec le moulin de Daudet !
Comme tout cela sent bon la Provence. L'année passée à Paris, au mois de décembre, j'ai pu en admirer chez les marchands du marché de Noël sur la place de la *Grande Arche*, où il y avait une très sympathique ambiance.
RépondreSupprimerDes photos de Paris au mois de décembre, au tout début de mon blog, avec les vitrines et les façades illuminées des grands magasins. Si le coeur vous en dit. Mes toutes premières photos de blog, qui sont grandes. Je n'ai jamais retrouvé le truc pour les *faire grandes*. Si quelqu'un peu me l'enseigner. Bienvenue.
Béatrice de Lausanne.