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dimanche 6 décembre 2009

Domenico Cimarosa à Venessia.



Une petite biographie de ce compositeur peu joué, créateur de l'opéra-bouffe, qui voyagera beaucoup pour finir sa vie à Venise.



 Aversa 1650


Fils d'un humble maçon et d'une lavandière, Domenico Cimarosa est né à Aversa, le 17 décembre 1749. Ses parents s'installent à Naples en 1756. Le père de Domenico meurt en 1759. Sa mère est accueillie par les moines de San Severo en échange de travaux de blanchissage.    
L'organiste du couvent, le frère Polcano, remarque l'intérêt du jeune garçon pour la musique. Il lui enseigne le solfège. Domenico entre au conservatoire Santa Maria di Loreto qui accueille des orphelins. Il deviendra préfet chargé de la formation vocale des plus jeunes de cette institution, après sa formation.



Une riche protectrice, Costanza Pallante, lui accorde sa fille, Gaetana, en mariage. Elle lui permet de faire jouer son premier opéra, "le Stravaganze del Conte", en 1777 au Teatro dei Fiorentini. Il obtient un succès d'estime avant de se faire véritablement connaître, en 1779, avec les "Tre Amanti" et "l'Italiana in Londra", sur un livret de Guiseppe Petrosellini. Rome fait chanter le grand castrat Crescentini dans le rôle-titre de "l'Italiana", puis la Scala de Milan, en 1780. La partition sera jouée à Londres en passant par l'Allemagne et l'Autriche, avant de gagner la France et l'Espagne.



Rome découvre la même année une fantaisie en deux actes, "le Donne rivali", à laquelle succède "I Finiti Nobili", comédie burlesque complétée par un intermède à la napolitaine intitulé "Gli Sposi per accidente". Le Teatro Alibert de Rome donne "Ciao Mario", le premier "opera seria" du maître qui entame la composition de "il Pittore Parigino", créée au début de l'année suivante. Cette oeuvre sera suivie "d'Alessandro nelle Indie", dans le faux genre historique, sur un livret de Métastase.



"Giannina e Bernardone", comédie sur un livret de Francesco Livigi, sera créée en 1781. Elle sera reprise par de nombreuses troupes ambulantes qui se produiront en Italie et en Europe. L'operia seria intitulé "l'Eroe Cinese", sur un livret de Métastase, est créé en 1782 au San Carlo de Naples. C'est un énorme succès. Cimarosa compose "la Villana Riconosciuta" et "Chi dell' altrui si veste presto si spoglia", en 1783, sur deux livrets de Francesco Palomba. "Il Mercato di malmantile" est donné à Florence et à Turin la même année. Le roi Vittorio Amadeo II assistera à la représentation de "L'Artaserse", sur un livret de Métastase, au Teatro Regio de Turin.




Après "il Credulo Deluso" (1786) et "l'Impresario in augustie" (1787), Cimarosa se rend auprès de Catherine II de Russie. Il passe par Florence, chez le grand-duc Léopold, par Parme, chez la reine Marie-Amélie, par Vienne, chez de l'empereur Joseph II, et par Varsovie. Cimarosa débarque à Saint-Pétersbourg le 1er décembre 1787. Il y assumera, pendant quatre années, les fonctions de responsable de la musique lyrique de la cour. Ce séjour ne sera pas aussi faste qu'espéré. Les ouvrages comiques déplairont à une partie de l'aristocratie. Cimarosa démissionne et quitte la capitale impériale après certaines restrictions budgétaires.



Il traverse l'Europe, se rend à Varsovie et arrive à Vienne où les Italiens règnent en maître depuis la mort de Mozart et le départ de Haydn pour Londres. Il rencontre, à l'instigation de l'empereur Léopold II, le poète d'origine vénitienne Giovanni Bertati qui collaborera à "il Matrimonio segreto", le chef-d'œuvre qui immortalisera le nom de Cimarosa. L'intrigue est reprise d'une comédie britannique de Colmann et Garrick, intitulée "The Clandestine Marriage" (1766). Elle sera adaptée en français en 1768, par Leboras de Mézière, sous le titre de Sophie ou le mariage caché. L'empereur fera rejouer l'ouvrage le soir même de sa création au Burtheater de Vienne, le 7 février 1792. Jamais un ouvrage comique n'aura connu un tel triomphe, pas même ceux de Mozart.



Même accueil à Naples. Les Fiorentini devront en donner cent dix représentations en cinq mois. Cimarosa est nommé organiste à la chapelle royale sicilienne. Les quelques opéras que le compositeur ajoute à son catalogue, tels que "l'Amore rende sagace" ou "Gli Orazi e i Curiazi", reçoivent un accueil mitigé, "Le Mariage secret" est le dernier grand ouvrage lyrique de son auteur. Cimarosa se range du côté des antimonarchistes, pour lesquels il compose un hymne, en 1799, lors de l'arrivée des troupes françaises à Naples et la fondation de l'éphémère république Parthénopéenne.




Hymne patriotique par lequel il sera mis en prison.



Le retour des Bourbons lui vaudra la prison. Il se rend à Padoue et à Venise après sa libération, et meurt dans l'ancienne cité des Doges le 11 janvier 1801.




Petite anecdote trouvée dans "Curiosités biographiques" Ludovic Lalane 1846.

"Cimarosa voulait entendre autour de lui le bruissement d'une conversation animée; c'est en riant et en causant avec ses amis qu'il composa  "Les   Horaces" et "Le mariage secret" deux inimitables chefs-d'œuvres dans deux genres tout opposés.
L'air "Pria que spunti in ciel l'aurora" lui vint à l'improviste, au milieu d'une partie de plaisir, aux environs de  Pragues."page 41

«Dans le genre de l'’opéra bouffe, comme dans le genre de la bataille, la seule qualité essentielle, c'’est la force.  Au fond du génie de Cimarosa et de Napoléon, on trouve une qualité commune: c'’est la force. Dans un cas l'’âme doit mettre sa force à sentir, dans l'’autre à agir sur les environnants.» Stendhal






5 commentaires:

  1. Très heureuse d'apprendre et d'entendre tout ceci.
    Un bel espace ce blog.

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  2. Merci Martine de me faciliter ainsi la recherche!Je vais lire et écouter tout ceci attentivement (après le dîner que je dois aller préparer...)
    à bientôt,
    AnnaLivia

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  3. Merci mille fois, Martine, pour cette petite biographie de Cimarosa. J'ai découvert "Le mariage secret" en lisant "La Désirade" de Jean-François Deniau et j'ai vraiment aimé cet opéra. Je suis ravie d'en savoir plus sur Cimarosa qui a vécu dans mes deux villes italiennes préférées, Naples et Venise. La version que j'écoute chez moi est celle où Daniel Barenboim dirigeait l'"english chamber orchestra". Elle est ancienne mais je l'aime beaucoup.
    Merci encore.
    Anne

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  4. J'aime lire les biographies elles sont toujours très riche en enseignement...les rencontres qui agissent sur notre destin...le tempérament des uns et des autres....merci Martine et bonne soirée.
    Rosenellinsalata est devenue i segreto della noce

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  5. Très intéressante biographie de Cimarosa et belles images.

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