... printanière
Premier concert
du Printemps des Arts de Monaco.
Ce festival offre cette année un parcours qui débute par
la Porte de Félicité
L'instrument central est un kanoun (sorte de cithare).
Au dessus le ney (flute),
à côté le kementché (vièle),
la percussion un grand daf.
(pour Béa)
Dialogue musical entre le xvème siècle, basses danses, Guillaume Dufay, Gilles de Binchois, et la musique des derviches tourneurs et autres improvisations orientales. Des hautbois de cette époque aux timbres si spécifiques aux côtés du ney, flute en roseau, du kamancheh sorte de vièle, du oud qui est sans aucun doute l'ancêtre du luth et du daf percussion qui pulse majestueusement la procession de la monodie turque.
L'ensemble Doulce Mémoire et son chef Denis Raisin Dadre s'en donnent à coeur joie, et échangent avec l'ensemble Kudsi Erguner très "star" dans son pays. Conversation, échanges, courtoisie saluant avec bonheur le respect des différences.
Je ne visiterai pas les derviches tourneurs le lendemain, regret, mais rendez-vous pris avec Francis Huster qui nous donne une interprétation magistrale dans "Traversée de Paris" de Marcel Aymé.
Un texte à relire, parcourt nocturne dans le Paris de l'occupation, terrible illustration de cette période où délation, collaboration, dénonciation, marché noir, argent pour ceux qui profitent de la misère des temps douloureux que l'on ne doit pas oublier sont monnaie courante! rien à voir avec le film que nous connaissons, remarquable mais qui a gommé complètement la description faite par l'écrivain de cette période si tourmentée et tragique.
Une interprétation magistrale, comme je le disais, sans doute très éprouvante , -tous les personnages en un seul- pour ce comédien que j'aime beaucoup sur scène, il se donne à fond, rempli d'enthousiasme, défendant l'écrivain qu'il nous présente à la fin, épuisé mais n'en montrant rien, passionné, parlant de Jean Louis Barrault et de Madeleine Renaud, présentant Bourvil comme un très grand comédien sachant utilisé tous les registres de la comédie et du drame.
Retour chez soi emplie d'énergie après avoir eu la signature au feutre noir et épais, sur le programme que je garderai précieusement.
Grande proximité avec ce Monsieur et son public. Être de lumière.
Et le lendemain?
Un dimanche à Mougins, que je découvre , comme quoi nul n'est prophète en son pays. Le village par excellence du sud des Alpes Maritimes.
Ruelles soignées, des artistes peintres un peu partout, calme des maisons de pierre resserrées, il semble y avoir d'excellents restaurants, mais ce n'est pas pour cela que je suis en vadrouille dans ce charmant endroit.
Le printemps en musique avec les chansons coquines de Clément Janequin, Claude le Jeune: "Le chant des Oyseaulx" et l'ensemble Clément Janequin dirigé par Dominique Visse.
Un moment de belles polyphonies, amusant, (Oh! Monsieur le curé a quitté l'église de peur d'avoir autorisé ces palabres amoureux et canailles dans un lieu saint...malgré tout les ouailles ont appréciés, aucune plainte.)
Qualité indéniable des voix, parfait accord, finesse du jeu, échanges de sourire, regards amusés, ils saluent en disant en chœur tête baissée "POULI ", c'est le nom d'un chat disparu d'un ami chanteur auquel ils ont pris l'habitude d'adresser un coucou musical. Belle Idée.
Du petit lait pour ceux qui savent apprécier ce répertoire ancien.
Voicy du gay Printems l'heureux advenement
Qui fait que l'hyver morne à regret se retire
Déjà la petite herbe au gré du doux Zéphire
Navré de son amour branle tout doucement
Les forestz ont repris leur verd acoutrement
Le ciel rit, l'air est chaud, le vent molet soupire
Le rossignol se plaint et des accors qu'il tire
Fait languir les espritz de grand contentement.
DOULCE SEMAINE