Je m'étais engagée à prêter mon clavecin
pour un concert dans la petite chapelle qui jouxte l'église Saint Pierre-aux-Liens de l'Escarène.
Cette année, plus de grand festival de musiques anciennes, deux concerts uniquement dans ce lieu baroque à souhait, nouvellement restauré, ne permettant qu'à un peu plus de cinquante personnes d'y prendre place.
Rencontre pour ma part avec l'ensemble Luceram dirigée par Hélène Schmitt accompagnée de Philippe Grisvard au clavecin et Thomas Dunford jeune théorbiste de 23 ans.
Grande qualité que cet ensemble dans un répertoire italien de la fin du XVII, très complexe, aucune facilité dans ce choix très réussi, au titre imagé "Oeillades italiennes".
J'ai pu assister aux répétitions, denses avec des mises au point précises, une écoute des uns et des autres, j'ai surpris des jeux d'échange et de réplique dans le continuo très riche et rempli comme il se devrait.
Les conditions de concert étaient cependant rendues difficiles par une chaleur et une humidité déconcertante pour les cordes en boyau. Malgré cela, les musiciens ont réussi l'exploit, certainement dans l'inconfort, de parfaire leurs pièces instrumentales: Nicola Matteis, compositeur napolitain -que je vous engage à découvrir dans le CD enregistré par Hélène-, extraordinaire de fantaisie dans son écriture et sa manière particulière de faire appréhender le violon.
Charles Burney écrira à son propos "qu'il polit et raffina les oreilles anglaises et les rendit gourmandes de sonates".
Corelli égal à lui-même, le génie de la virtuosité et de l'expressivité par l'utilisation de couleurs et de dissonances ingénieuses et savantes, rencontre avec les sonates de Veracini, Bonporti et un solo au violon de Tartini.
Une brillante toccata d' Alessandro Scarlatti pour clavecin solo -que mon instrument sonne bien!!!- et un intermède improvisé au théorbe - une corde du violon ayant cassé-avec un Lachrimae de Dowland, un bijou que je ne cesse de réécouter avec émotion.
Après Venessia, la maison retrouvée, le jardin animé par le chant incessant des cigales et les effluves de lavande, les valises remisées, les documentations à ranger lorsque j'aurai tout le matériel photographique installé sur le grand ordinateur, la réalité nous a rattrapés mais pour notre plus grand plaisir.
Demain Cannes
Musée Pierre Bonnard,
et Saint Paul de Vence
et Saint Paul de Vence
Je regrette beaucoup cette émission qui hélas n'existe plus sur Radio Classique.
RépondreSupprimerJe comprends ce que vous voulez dire par "étaient cependant rendues difficiles par une chaleur et une humidité déconcertante pour les cordes en boyau",lors du dernier concert aux Serres d'Auteuil le piano a dû être de nouveau accordé à l'entracte
Bonne journée
quelle chance de voir ton instrument joué par des gens talentueux et amoureux du beau son. C'est souvent (voire toujours) Aloïs, même pour des cordes en acier, que Gérard réaccorde les pianos (encore plus les clavecins) à l'entracte.
RépondreSupprimerEn tout cas, tu nous donnes envie de découvrir cet ensemble
Moi aussi. Du coup, je passerai chez Gibert demain après-midi acheter le disque. Il y a tant de choses chouettes enregistrées chez Alpha! Bon retour parmi nous!
RépondreSupprimerComme ils sont jeunes et déjà talentueux.
RépondreSupprimerMerci Martine de nous faire découvrir tes passions.
Bon dimanche. Bises.
J'aime ces concerts en petite compagnie où personne ne tousse ou fait bouger sa chaise car tous sont passionnés...
RépondreSupprimerQuelle chance de pouvoir assister aux répétitions et d'entendre son propre instrument !
Pour nous cela se passait dans une grange au son parfait, sujet d'un prochain billet!
A bientôt
Bon dimanche!