Avant que de poursuivre la balade dans le château, car ce n'est pas terminé... je reviens sur ce tableau qui nous a retenu un certain temps...
C'est sous le Duc August que fut probablement acquis le très célèbre tableau de la collection « Les amoureux de Gotha ». En 1844, l’image fut pour la première fois répertoriée. En tant que premier double portrait autonome dans la peinture allemande, ce tableau possède une grande valeur dans l’histoire de l’art.
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"Gothaer Lieberspaar"
Les amoureux de Gotha
Peint vers 1480-85 par un peintre encore énigmatique de l’époque précédent Dürer, Maître du Cabinet d’Amsterdam, ce tableau appartient aux remarquables créations de la peinture du Haut Moyen-Âge et fait figure avec juste raison du « couple d’amoureux classique de l’art germanique ». Ce fascinant chef-d’œuvre, un des plus anciens doubles portraits allemands, incarne surtout un jeune et beau couple comme représentation idéale de la vie florissante et vertueuse.
Devant l’arrière-fond d’une vraie histoire d’amour, sont représentés « les amoureux de Gotha », là dans le champ de tension entre les limites du rang social et les idéaux de l’amour courtois ou de l’amour tout court, comme document unique d’une liaison naturelle entre un noble et une bourgeoise.
Le comte Philippe le Jeune de Hanau-Münzenberg (1449-1500) vivait, après la mort de son épouse, la comtesse Adriane de Nassau (morte en 1477), en concubinage avec Margarethe Weißkircher. Le couple incomparable surmonta dans l’amour les barrières de la société.
C'est avec une grâce naturelle, que l’artiste saisit de façon très expressive la relation intime des deux amoureux:
L'aubépine, emblème de Vénus, symbolise l'innocence, la pureté virginale.
La jeune femme tient à la main un Schnürlein, gland doré qu'elle lui offre comme signe de fidélité.
Le jeune homme lui passe délicatement la main sous le bras, enlacement discret.
Le geste d'invitation transcris par l'avant bras droit levé à hauteur de poitrine, main ouverte, paume vers l'extérieur, doigts écartés, légèrement repliés.
Dans les différentes étapes de la relation amoureuse, la tendresse se situe entre la séduction et l'acte charnel. Elle est le moment qui traduit le mieux l'idéal de l'amour, fait d'égalité et de réciprocité,
« car Amour se plaît de choses égales ».
Après une longue existence en dépôt, le tableau grand format fut de nouveau présenté au public à partir du 1er juin 1997, pour donner toute l’ampleur de sa valeur sur le plan de l’histoire de l’art. La restauration du tableau fut sponsorisée par la Fondation de la Culture de Gotha.
bonne journée...
La peinture est superbe, la présentation passionnante et le sujet délicieux. Que cette représentation de l'amour, tout en retenue, est délicate ! cela nous change des agitations du siècle dont mon blog et celui de Lulu se font l'écho railleur !
RépondreSupprimeret le mot de contrôle était "emotion" c'est trop marrant ce que parfois ces mots de contrôle sont pleins d'esprit
RépondreSupprimerMerci pour ces précieuses informations! Une très belle oeuvre!!
RépondreSupprimerBisous et très belle journée
Je suis sous le charme: la peinture, son histoire, les symboles...Merci pour tant de délicatesse.
RépondreSupprimerAnne
Les cheveux longs ne datent pas d'hier. Les hippies n'ont rien inventé. Comme ils sont seyants à cette époque.
RépondreSupprimerEt bravo pour ce cour d'histoire de l'art magistral.
Les *flûtes* de l'orgue sont impressionnantes.
RépondreSupprimerMerci Martine de nous permettre d'admirer d'admirer ce chef d'oeuvre de la peinture allemande.
RépondreSupprimerJ'admire beaucoup la peinture de l'Europe du Nord du 15è et 16è siècle et je suis une inconditionnelle de Dürer et le serai toujours.( Etant jeune, j'avais punaisé ses deux autoportraits au-dessus de mon lit ! Ce sont des chefs d'oeuvre absolus (à mes yeux)
Bonne fin de semaine à toi
♥ Hélène Glehen - a French artist, fond of roses and romantic stuff ♥