Un concert offert par notre Maitre, dans le monde des clavecinistes: Gustav Leonhardt est notre référence.
Un homme à l'allure bien amaigri, qui va fêter ses 82 ans, avec sa manière si personnelle d'interpréter. Il ne s'emberlificote plus d'effets spectaculaires, la musique à l'état pur, il a tout compris, va à l'essentiel, cela sonne, cela résonne, un toucher qui tire des sonorités à vous faire frémir.
Il ne s'embarrasse pas non plus de séduire, il a choisi d'interpréter pour ce concert des pièces de Johann Jacob Froberger, littérature musicale qui ne se livre pas si facilement aux néophytes.
Toccata, canzone, suites, lamento, tombeau, méditation s'enchainent...les applaudissements ne s'exécutent qu'à sa demande, c'est à dire deux fois, au cours du changement de clavecin.
Son grand âge et sa fragilité après avoir fait face à une lourde maladie, ne lui fait envisager, lors de ses concerts, qu'un choix de répertoire pour se faire plaisir, et comme il me le dit avec économie de mots lorsque je lui demande comment va sa santé:
"Tant que je joue..."
Je l'ai toujours identifié à un lion malgré son austérité.
Lorsqu'il est venu à Nice au CNR en mars 2008 pour inaugurer nos deux nouveaux clavecins, quelle force alors qu'il avait une pneumonie et luttait contre la toux, la fatigue d'une tournée en Italie...guerrier éreinté mais digne, oubliant tous ses maux pour faire parler avec élégance et grandiloquence ces nouveaux venus.
Mon voyage à Paris était organisé autour de ce concert. Aucune déception si ce n'est de voir notre Maitre si fragile ...
Vous le devinez aussi ?
Les Maîtres que nous aimons nous accompagnent toute notre vie, d'une manière ou d'une autre.
RépondreSupprimer"Un choix de répertoire pour se faire plaisir": je crois que c'est aussi un très beau cadeau pour son auditoire.
Anne
Tes mots et l'image de cet homme si frêle nous font ressentir effectivement la fragilité dont tu parles. Quelle force pourtant et quel amour de son art doit avoir cet homme pour donner encore des concerts à son âge...
RépondreSupprimerJe me sens très émue et emplie de respect devant cette photo. Y a t-il des liens sur le net pour que je puisse l'écouter jouer ?
Nous l'avions vu et écouter au théâtre de Caen, en novembre 2007, avec l'ensemble café Zimmermann, il a dirigé, ce soir là quatre cantates de Bach avec aussi les chanteurs du centre baroque de Versailles.Ce fut comme tu dois t'en douter un véritable succès et un grand plaisir pour nous!!!!
RépondreSupprimerComme il a vieilli mais quelle passion l'anime !
Toujours très dur de voir nos maîtres s'estompaient lentement de nos vies eux qui nous ont tant appris !
RépondreSupprimerMais encore une belle maîtrise de l'instrument et de l'interprétation, une belle maturité ...
Faute dans l'écriture en sus ce matin, désolée ! Bonne journée Enitram
RépondreSupprimerJ'espère que tu avais fait la correction Artemisia! "écouté" oups!!!!!!!!
RépondreSupprimerScusi Martine!!!!
Un beau billet que voici.
RépondreSupprimerOn est en effet ému par votre texte et vos images.
N'ayant aucune formation musicale, je me contente d'apprécier au plus haut point cette musique qui me touche de plus en plus. Merci pour la vidéo.
En tant que béotienne , j'ose une question , pourquoi porte-t-il des mitaines ?
Merci pour cette vidéo que je viens d'écouter avec ravissement... Cette sonorité du clavecin est vraiment extraordinaire et très agréable. Je vais faire une remarque qui va sans doute te sembler stupide, mais je ne connais absolument rien à l'instrument... Est-ce que je me trompe où les couleurs des touches sont exactement l'inverse de celles du piano ? Je n'avais jamais remarqué ça...
RépondreSupprimerJe suis heureuse de la découverte de ces sarabandes jouées par un maître. Merci pour ce partage !