La construction
du bagne de Nice s’étend de 1748 à 1752 et peut enfermer environ 200 forçats
qu’il s’agit de loger au plus près de leur lieu de labeur : le futur Port
Lympia dont les travaux débutent en juillet 1750.
Le Royaume
Piémont-Sarde constitué des Etats de Savoie, dont font partie la Sardaigne et
une partie de l’actuelle région Provence-Alpes-Côte d’Azur, désire depuis
longtemps une ouverture maritime.
Le site des Ponchettes, sur lequel s’étaient
succédés plusieurs projets, est abandonné.
Ainsi en
1749, le roi Charles Emmanuel III décide la construction du port dans les
marécages Lympia. Le projet est ambitieux et coûteux : il s’agit de concevoir dans
cette plaine un port artificiel en y creusant un puis deux bassins, d’y créer
un arsenal, des quais et enfin tout un quartier. La construction va
s’échelonner sur un siècle et demi.
Le bâtiment d’origine n’est constitué que d’un long mur de pierres de taille -Lou barri lonc , le long mur- fermé par d’imposantes portes en bois barrées d’immenses verrous.
Les pierres
utilisées sont les ruines de l’ancien château de Nice dont Louis XIV a ordonné
la destruction en 1706.
Les deux
pavillons de deux étages, dont un est surmonté d’un clocheton pour la chapelle,
sont élevés en 1840.
L’utilisation du bagne se prolonge jusqu’en 1851, date de la suppression du port franc. On transfère les derniers détenus en 1887 à la nouvelle maison d’arrêt, toujours en service à ce jour.
Des générations de bagnards et de forçats - pour la plupart des militaires condamnés pour désobéissance ou désertion - vivent dans des conditions inhumaines. Le jour, ils creusent le bassin Lympia ou le chemin reliant le port à la ville. La nuit, ils dorment les pieds enchaînés, entassés les uns sur les autres.
Épidémies,
brimades, bagarres: on sort rarement vivant de "Lou Barri-Lonc".
À partir de
1826, la monarchie sarde y réalise d'importants travaux pour améliorer les
conditions de vie des détenus et des gardiens. En 1852, les bagnes sont
supprimés en France. En 1860, l'administration française reprend le bâtiment et
en fait une prison, la deuxième de Nice après le Sénat. C'est une maison de
correction qui accueille les hommes comme les femmes pour des peines de moins
d'un an.
une partie des sources viennent de
Ta photo exprime bien l'adage "gracieux comme une porte de prison" !
RépondreSupprimerUne histoire terrible... dont je ne savais rien. Merci!
RépondreSupprimerUne histoire que j'avais appris il y a longtemps à l'école de plein air à l'Observatoire.
RépondreSupprimerNotre directrice était une spécialiste de l'histoire de Nice et elle nous faisait partager sa passion.
Joli reportage.
Bises Mamina
Très instructif pour la fille "du nord de la Loire" que je suis !
RépondreSupprimerj'aime beaucoup apprendre l'histoire d'une ville.
Bonne journée Mamina
En voyant les détails , comme les verrous, j'ai en mémoire les bagnes de la Guyane française. Encore plus terrible, à cause de la chaleur. Les ruines qui se montrent encore, font froid dans le dos.
RépondreSupprimerUn petit cou cou de Lausanne.
Tient, une revenante.