Membres

jeudi 28 juillet 2011

NUIT AU SUQUET


"Poètes libertaires:
Prévert, Vian, Desnos"



Jean Louis Trintignant,
tout de noir vêtu apparait soutenu par un des musiciens, il marche lentement et prudemment.
Il se dirige vers un fauteuil noir, devant lequel un pupitre et un micro ont été installés.
Daniel Mille à l'accordéon,
Grégoire Korniluk au violoncelle.
Un trio qui va nous tenir en haleine durant une heure trente.




Mariage de textes qui nous éveillent à l'émotion, nous font sourire et même attisent discrètement nos éclats de rire;
la mort, la guerre, l'amour, l'autre, le moi, la vie, l'église, la solitude, une multitude de petits bonheurs, plus ou moins heureux, souvent mélancoliques;


  Cette voix qui phrase sans emphase, avec souplesse,tendresse,  humour, sensibilité et émotion contenue, pudeur devant la vie, pudeur de sa vie, avec toutes les histoires qu'elle a pu rencontrée.
Trintignant se dévoile-t-il par ces merveilleux textes qui nous font réfléchir sur nos propres parcours?

Il est âgé, il a du mal à rester debout, mais quelle force intérieure, et ce sourire, qu'il libère de temps à autre, séducteur, avec simplicité, sans durcir le mot, la phrase coulant, lentement, des points de suspension... a-t-il un trou? Non, simplement le temps de  prendre son temps, de nous laisser le loisir de comprendre,   générosité  de ce grand artiste. 


Le corps est fatigué, certes, mais l'esprit reste si jeune, si vif.
Ah! encore ce léger  sourire du coin des lèvres.
Tu as tout saisi  l'Artiste, dans tes joies, tes peines,tes malheurs et tu te livres à nous au travers de  tes poètes préférés. 


La musique surligne avec ses propres harmonies, si douces, qui semblent improvisées, quelques mesures pour scander,   accompagner le regard, le geste de la main qui, relâchée, épelle imperceptiblement les syllabes qui ont été prononcées. 

La nuit est  étoilée et fraiche, le vent  fredonne lui aussi et peut amplifier son chant grâce au   micro branché, des rires légers  ponctuent les phrases, et le public attentif  ne s'agite pas, un peu ma voisine du devant, très grande qui m'oblige à chercher l'issue visuelle, offrant à  mon ouïe une gourmandise supplémentaire à l'écoute de chaque mot.
Encore ce sourire délicat.


Cela se termine avec l' impression d'avoir passé quelques instants de courte durée au côté de ce trio complice. 
Une soirée inoubliable...

Le ciel est bleu...

5 commentaires:

  1. Super ton billet Martine, on a l'impression d'avoir assisté à ce moment de complicité... on connait la voix envoûtante de Trintignant, on imagine les sons joyeux ou légers de l'accordéon, les accents plus graves et plus tragiques du violoncelle, bref, c'est presque du direct, tes photos sont parfaites.

    RépondreSupprimer
  2. Comme Michelaise, j'ai trouvé ton billet très émouvant.
    Un homme mélancolique mais qui trouve encore la force de partager sa passion malgré ses souffrances.
    Bonne journée, Martine.

    RépondreSupprimer
  3. Ah, je t'envie. J'adore entendre Trintignan, alors j'imagine... le voir sur scène, ça a dû être un moment merveilleux.

    RépondreSupprimer
  4. Un joli spectacle! Et dans un environnement exceptionnel pour ces poètes libertaires...
    Merci de ta visite matinale et de ce bleu tonifiant qui donne la pêche de bon matin!
    Bisous

    RépondreSupprimer
  5. Superbo, ti invidio per questa serata che deve essersi rivelata magnifica e ti complimento per il tsto con cui accompagni le immagini. Buona serata.

    RépondreSupprimer

Heureuses Idées