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mardi 1 mars 2011

SUR LES TRACES DE BACH -10 c- LEIPZIG

La sépulture retrouvée



L'église Saint Thomas n'ayant plus de cimetière, les morts de cette paroisse furent enterrés au cimetière Saint-Jean. L'église Saint-Jean et son cimetière se trouvaient hors les murs à un kilomètre environ à l'est de Saint Thomas, au-delà de la porte Saint-Jean à l'emplacement actuel du Musée instrumental Grassi.

Jean-Sébastien Bach décède en 1750 et est enterré dans le cimetière de l'église Saint-Jean, sans grande marque extérieure ce qui ne permet pas de se recueillir sur sa tombe. 
En 1833 le cimetière est désaffecté et en 1894 on entreprend des recherches pour retrouver la sépulture du grand homme: selon une tradition orale celle-ci se trouvait à 6 pas au sud de l'église, le cercueil étant en chêne. On découvre les ossements, qui sont analysés par des spécialistes en anatomie, un buste est sculpté d'après le crâne.On inhume les restes en 1900 sous une voûte de l'église Saint Jean. Mais celle-ci est bombardée en 1943...
 Saint Jean est détruite par les flammes. Seuls son clocher et la crypte sont conservés mais, en 1949, la municipalité doit prendre une décision quant au délabrement du clocher Saint Jean : pas de matériau, pas d'argent..., on doit  faire sauter ce qui reste...
Les années d'après-guerre sont très pénibles dans la Ost-Zone occupée par les Russes. Dans la ville de Leipzig, les veuves de guerre, d'anciens nazis, sont employés à déblayer la ville. On  pose des rails à travers la ville et des petits wagonnets sont remplis avec les débris.
C'est durant cette période que tombe ce récit, tel qu'il est raconté par la veuve du sauveur de l'église Saint Thomas, témoin direct :
Un homme frappe à la porte du secrétariat de l'église Saint Thomas et demande à parler au pasteur.
 - Pourrais-je parler au pasteur ?
  - "Oui, de quoi s'agit-il ?"
- "J'apporte le "ruisseau" (Bach)"
- "Vous apportez le ruisseau ? Quel ruisseau ?"
- "- Le Jean-Sébastien."
- " Vous apportez Jean-Sébastien Bach ? 0ù est-il donc ?"
-" Il est devant la porte."

Devant la porte il y a une charrette à bras, sur laquelle se trouve un cercueil. L'homme a traversé la ville en ruines avec son précieux fardeau.

L'homme opine : 
- "Sa place est bien dans l'église Saint Thomas ."




Le cercueil ainsi retrouvé est transféré en grande solennité le 28 juillet 1950 au beau milieu du chœur de l'église Saint Thomas. Une dalle de bronze simplement marquée de son prénom et de son  nom recouvre sa sépulture.

Plus tard, une plaque commémorative est fixée dans le chœur.

 

3 commentaires:

  1. Que de désastres a connu cette tombe. Toujours émouvant ce type de "pélerinage"
    ... ce sont des petits origami qui sont sur la dalle ?? des japonais amoureux de Bac, ou des européens amoureux du Japon. On dirait des papillons

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  2. Merci pour ce beau reportage. Cela nous semble si inconcevable qu'un tel homme, et surtout son œuvre aient été oubliés !

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  3. Je ne me suis pas rendue dans les cimetières de Vienne et pourtant de nombreux musiciens y reposent !

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