Cela semble compromis pour ce soir
en raison des pluies bien denses...
"La feuille de cet arbre
Qu’à mon jardin confia l’Orient
Laisse entrevoir son sens secret
Au sage qui sait s’en saisir.
Serait-ce là un être unique
Qui de lui-même s’est déchiré ?
Ou bien deux qui se sont choisis
Et qui ne veulent être qu’un ?
Répondant à cette question
J’ai percé le sens de l’énigme
Ne sens-tu pas d’après mon chant
Que je suis un et pourtant deux ?"
" Commençons par les dieux… » Le 25 Auguste, comme disent les Allemands – et nous savons aussi que Voltaire donnait ce nom au mois d’août –, a été le premier jour des fêtes célébrées dans la ville de Weimar, en commémoration de la naissance de Herder et de la naissance de Goethe. Un intervalle de trois jours seulement sépare ces deux anniversaires; aussi les fêtes comprenaient-elles un espace de cinq jours.
Un attrait de plus à ces solennités était l’inauguration d’une statue colossale de Herder, dressée sur la place de la Cathédrale. Herder, à la fois homme d’église, poète et historien, avait paru convenablement situé sur ce point de la ville. – On a regretté cependant que ce bronze ne fît pas tout l’effet attendu près du mur d’une église. Il se serait découpé plus avantageusement sur un horizon de verdure, ou au centre d’une place régulière.
Mais nous n’avons à parler ici que de ce qui concerne l’art dramatique. Nous passerons donc légèrement sur les détails de la cérémonie, pour arriver à l’exécution du Prométhée, vaste composition doublement lyrique, dont les paroles, écrites jadis par Herder, ont été mises en musique par Liszt. C’était l’hommage le plus brillant que l’on pût rendre à la mémoire de l’illustre écrivain.
Le 25, la statue a été découverte au milieu d’une grande affluence, des corps d’état et des sociétés littéraires et artistiques. Un grand dîner, à l’Hôtel de Ville, a réuni ensuite les illustrations venues des divers points de l’Allemagne et de l’étranger. On remarquait là deux poètes dramatiques célèbres, MM. Gutzkow et Dingelstedt. Ce dernier avait composé un prologue qui fut récité au théâtre le 28."
"Ses pieds volaient par dessus les pédales comme s'ils avaient eu des ailes, et des sons puissants grondaient comme le tonnerre à travers l'église. Ce qui remplit Frederic, le prince régnant, de tant d'admiration et d'étonnement qu'il retira de son doigt un anneau orné de pierres précieuses et le donna à Bach dès que le son se fut évanoui."
A Weimar il joue sur un petit orgue qu'il affectionne et qui vient d'être reconstruit en 1708 par Weishaupt.
(...) "J'avoue en outre que mon train de vie ici est très modeste: une fois mon loyer payé et les produits de consommation de première nécessité achetés, je ne peux vivre que très difficilement. Il a alors plu à Dieu que m'advienne un changement imprévu par lequel j'entrevoie une subsistance suffisante et la réalisation de mon but (qui est une musique sacrée bien entendu sans que d'autres me contrarient): j'ai en effet reçu avec gratitude mon entrée à la chapelle de la cour et à la musique d la chambre de son Altesse Sérénissime de Saxe-Weimar(...)"