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samedi 2 octobre 2010

SUR LES TRACES DE BACH -3-


ARNSTADT
(...)Il vous appartient maintenant essentiellement de vous montrer en toute chose le fidèle et honnête serviteur de notre très gracieux seigneur le Comte; en particulier vous vous montrerez actif et digne de la confiance dans tout ce qui relèvera de la pratique de votre art et de votre science , et des charges et missions qui vous sont confiées; vous serez précis les dimanches et jours de fêtes et autres jours de service public en ladite Eglise-Neuve pour tenir l'orgue qui vous est confié; vous en userez de façon convenable; vous veillerez à ce qu'il soit maintenu en bon état et en prendrez grand soin(.....) Par ailleurs dans votre vie quotidienne vous cultiverez la crainte du Seigneur, la sobriété et l'amour de la paix; en toute chose, vous éviterez la mauvaise compagnie pour n'être point distrait de votre service, et pour vous conduire en tout point comme il convient à un organiste et à un serviteur qui la sens de l'honneur envers Dieu, les autorités de ce monde et vos supérieurs(...)
Notre hôtel à Weimar est remarquable, grand luxe, petit déjeuner allemand... je vous en reparlerai. Nous voici dès 9 heures du matin en direction d'Arnstadt, notre journée étant de retrouver   les traces des ancêtres de Johann Sebastian.
Il commence à bruiner. C'est sous les parapluies de fortune que nous visitons des miniatures nous montrant les différents édifices de la cité qui sont exposés dans le jardin   de Neideck ; Il  ne reste plus que la tour restaurée, tour où le premier Bach d'Arnstadt, Caspar, habita pour assurer ses fonctions de musicien...

Quelques édifices reproduits en taille réduite

Juste à côté, on peut  admirer un  musée qui possède une collection de poupées, unique en son genre, et  qui porte le joli nom de « Mon Plaisir ». Cette collection est née au 18e siècle sur une idée de la princesse Augusta Dorothea von Schwarzburg-Arnstadt


Les photos sont interdites, on est pisté, observé de près! 
Il faut être ingénieux pour prendre de mauvaises vues.


La princesse demande aux artisans et aux employés de la Cour les plus habiles de leurs mains de confectionner plus de 400 poupées en étoffe, en cire et en bois. Ces poupées présentées dans une trentaine de maisons  offrent aujourd’hui un aperçu à la fois passionnant et amusant de la vie de l’époque, à la Cour comme en ville. C'était une manière de faire  apprendre le savoir-vivre et le savoir-faire  aux  jeunes gens de  cette époque.


Arnstadt est une petite ville qui a accueilli de nombreux Bach dès 1620 jusqu'en 1792:une vraie dynastie! Au total, 17 représentants de la famille Bach ont vu le jour à Arnstadt, huit s’y sont mariés et 25 reposent dans l’ancien cimetière de la ville. 

La statue du jeune Bach sur la place du marché dans une pose très expressive!
sculpteur: Bernd Göbel 
 
C'est en juillet 1703 que  le conseil municipal fait appel à l’organiste de Weimar, 
Johann -Sebastian Bach, pour essayer les orgues de la « Neue Kirche » d’Arnstadt, construites par le facteur Wender de Mühlhausen. Les morceaux interprétés par le jeune homme pour juger de la qualité de l’instrument sont  si convaincants que les membres du conseil le contactent le mois suivant pour qu’il prenne la place d’organiste dans l’église qui porte aujourd’hui son nom. 


Orgues de la Neue Kirsche devenue la Bachkirsche 

Nous étions accueilli par Göttfried PRELLER qui nous a interprété lors d'un petit concert cette toccata.
Quelle émotion dans cette belle église luthérienne de s'imaginer Bach à la tribune...

Mais cette collaboration prometteuse ne dure en fait que quatre années. 
A plusieurs reprises, le jeune organiste, qui ne vit que pour sa musique, est  invité à se justifier devant le consistoire: en 1705 en raison d’une bagarre avec un enfant de chœur de trois ans son ainé, Geyersbach, passablement dissipé et agressif ; une autre fois pour avoir prolongé de son propre fait son voyage à Lübeck limité à l’origine à quatre semaines et destiné à lui permettre de rencontrer Dietrich Buxtehude.  Il sera absent 4 mois! 
On lui reproche également d’avoir osé 

« dans le choral nombre de variations curieuses et de tonalités étranges qui étonnent la paroisse ». 
Enfin, durant la même année, Bach reçoit un blâme pour avoir demandé à une jeune fille étrangère au chœur de 
« jouer et composer à l’orgue »
Alors qu’il est âgé de 22 ans, Bach quitte donc son premier poste d’organiste pour s’installer à Mühlhausen.

2 commentaires:

  1. Bon je suis rassuré, vous aussi vous bravez les interdits, c'est si frustrant de ne pas pouvoir photographier.

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  2. Vos photos sont superbes et j'adore celles des poupées, surtout le petit musicien vu de dos.
    L'architecture évoque des palais de sucre candi comme dans les contes de fées.

    J'aime bien les dernières lignes de votre texte dans lesquelles on découvre Bach jeune et audacieux.

    Merci pour votre publication et bonne soirée!
    Anne

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